Acheter pour habiter et pour louer répondent à des logiques différentes et la proximité de la Suisse permet aux investisseurs de jouer sur la différence de niveaux de vie et sur des prix qui font le grand écart à quelques dizaines de kilomètres de distance. L’immobilier est cher sur Annecy et en Haute-Savoie mais en Suisse les prix sont autrement plus élevés (8000 CHF le m2 à l’achat) : l’explication réside dans un foncier restreint dans un mouchoir de poche (Genève, les bords du lac Léman) mais aussi à des revenus et des patrimoines élevés qui tirent vers le haut le marché immobilier. Que ce soit pour acheter ou pour louer, les prix crèvent les plafonds.

Alors les suisses se tournent vers la France pour se loger. À condition d’accepter des trajets journaliers pour aller travailler sur Suisse, les coûts de logement peuvent afficher une jolie décôte. Et plus on s’éloigne de la frontière, plus les prix baissent. Ces afflux de demandes de la part des suisses ne plaît pas forcément aux français qui se plaignent de voir les prix monter à leur tour mais les français ne se plaignent pas d’aller travailler en Suisse…

L’agglomération de Genève manque de logements et les genevois sont majoritairement locataires (37% de propriétaires seulement). De l’autre côté immédiat de la frontière, Saint-Julien en Genevois et Annemasse sont habités depuis longtemps par les suisses. Avec la liaison autoroutière directe avec Annecy depuis quelques années, les suisses n’hésitent plus à parcourir les 40km qui séparent Genève d’Annecy. Dans une moindre mesure, le Pays de Gex dans l’Ain attire lui aussi. Le Jura attire aussi certains suisses mais la dénivellé et les petites routes sont rédhibitoires pour beaucoup (le col de la Faucille en plein hiver, non merci !).

Pour revenir à la Haute-Savoie, à noter que les liaisons ferroviaires entre Annecy et Genève vont se renforcer dans les années à venir (un bon point pour éviter l’autoroute). Et comme les moyens de transports sont un des aspects majeurs (avec le coût et la qualité de la vie sur place), nul doute qu’Annecy va continuer d’attirer des travailleurs helvètes.