Dans beaucoup de destinations touristiques, les locations meublées de courte durée posent problème. Certaines offres de location destinées aux habitants à l’année disparaissent du marché pour être transformées en locations courtes ciblant les vacanciers. Cela engendre plusieurs problèmes : une disneylandisation des destinations touristiques avec une forte baisse des résidents dans certaines zones, un va-et-vient incessant des valisettes (qui roulent sur les pavés) avec des problèmes de nuisance sonore, de comportements gênants les locaux, d’une déresponsabilisation parce qu’il n’y a plus d’habitants qui se sentent concernés, des conflits de voisinage et surtout une difficulté pour se loger à des prix raisonnables.

Pour lutter contre les effets pervers du surtourisme, les villes ripostent. Certaines fixent des quotas ou exigent de contrôler le nombre de locations et le type (courte ou longue durée). Des mesures parfois très contraignantes sont mises en place avec une intervention sur les permis de construire, les changements d’affectation, les agrandissements. Des contrôles et des pénalités sont instaurés. En parallèle, certaines copropriétés prennent des mesures et interdisent les locations de courte durée. Les professionnels traditionnels de l’hébergement touristique (hôteliers) voient aussi d’un mauvais œil cette concurrence qu’ils jugent déloyale par certains aspects et font pression sur les institutionnels.

Annecy s’est emparée du sujet. Plus de 3000 logements sont disponibles sur les plateformes type AirBnb uniquement sur Annecy. Essentiellement en vielle ville (60% du total) mais aussi dans les logements neufs bien placés. Sur le Grand Annecy, c’est 4500 meublés de tourisme et presque 20000 lits qui sont recensés.

Le Grand Annecy impose donc depuis mi-octobre à tous les propriétaires proposant un logement en location de courte durée de s’enregistrer. Cela permet d’obtenir un numéro d’enregistrement. AirBnb trace les locations et facilite le travail de vérification et notamment la durée légale de location annuelle et les changements d’usage.

  • 500 logements dédiés aux locations de courte durée devraient revenir sur le marché classique de la location dans les prochaines années. C’était un enjeu de la campagne municipale de 2020.
  • Un mécanisme de quota va être mis en place à partir de mai sur 30 des 34 communes du Grand Annecy.
  • 3 zones sont prévues : l’objectif est de délester Annecy et la vieille ville et de compenser avec les autres quartiers et villes proches.
  • Effet de bord sympathique aussi pour l’agglo avec un doublement de la taxe de séjour collectée en 2021.

Ça ne règle cependant pas le problème des résidences secondaires vides la plupart de l’année et occupées seulement quelques semaines l’été ou l’hiver. Ça ne règle pas non plus le problème du manque de logement : avec surtout des petites surfaces en location courte, comment loger les familles sur l’agglo ?